Lithographie, 1957
Signée à la main par l'artiste
Tirage : 75 ex.
Éditeur : Benador, Genève
Imprimeur : Mourlot, Paris
Catalogue : [Prudhomme 26 p.54]
Papier Arches
Annotée "HC e/XX"
Peu de peintres-graveurs se sont aventurés dans des procédés aussi complexes que la lithographie en dix couleurs. Maurice Estève (1904-2001) fut l’un d’entre d’eux, accompagné dans ce défi par les imprimeurs de l’atelier Mourlot à Paris, qui accueillit aussi Chagall ou Picasso.
Il faut imaginer que chaque couleur nécessite une mise en couleur et un passage sous la presse. Les différentes couleurs sont imprimées successivement, dévoilant l’œuvre dans sa totalité à la fin de l’impression.
Estève, dont le travail était défendu par Braque, fut un artiste autodidacte pour l’essentiel. Il eut deux influences majeures : Cézanne et le surréalisme. Deux influences dont l’association peut surprendre, tant le maître de la Montagne Sainte-Victoire et le groupe de Breton semblent éloignés.
A bien regarder l’œuvre d’Estève, on comprend que son admiration de l’œuvre de Cézanne l’a poussé à créer des compositions aux motifs géométriques. Cézanne avait écrit qu’il fallait « traiter la nature par le cylindre, la sphère, le cône », donc des formes géométriques.
Dans cette œuvre d’Estève, outre la multiplicité de couleurs, on est frappé par la diversité de formes accolées les unes aux autres, qui se répondent, se contrebalancent, entre dans un dialogue dynamique.
La texture de la couleur est tout en nuances, Estève recherchait cet aspect aquarellé, presque liquide en ajoutant de l’eau à l’encre lithographique. Une texture qui facilite les transitions entre les couleurs et donne de l’unité à cette œuvre d’une grande luminosité .
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